A Lorient, au Musée de la Compagnie des Indes, du 15 juin au 25 novembre 2019, exposition intitulée « un brin de panache, éventails de Chine ».

L’Amphitrite, premier navire français armé à destination de Canton en 1698, rentre à Lorient le 1er août 1700. Il rapporte dans ses cales les premières marchandises provenant directement de Chine. Parmi elles se trouvent des éventails et des feuilles d’éventails en papier.
En 1703, l’Amphitrite ramène cette fois des « éventails de Nanquin ». Objet de parure devenu indispensable des Cours européennes, l’éventail prend une allure exotique grâce aux importations de Chine. La Compagnie de la Chine d’abord, puis les deux Compagnies des Indes et enfin les armateurs privés qui, tout au long du 18ème siècle, arment les 153 navires français à la Chine, font tous commerce des éventails chinois d’exportation.

Les Compagnies des Indes les commandent à Canton, suivant des modèles qu’elles imposent aux artisans chinois, en accord avec le goût européen. Les plus luxueux sont en ivoire repercé. Certains sont sculptés des initiales ou des noms des commanditaires occidentaux. Beaucoup ont les brins laqués et la feuille est de soie ou de papier, les panaches rivalisent de virtuosité. Les plus simples et les moins chers sont en bambous, l’éventail se démocratise.

Les Compagnies importent également les matières premières de Chine – brins de bambous, laque, écaille de tortue, nacre, feuilles peintes – qui permettent aux éventaillistes français de développer leur art. Ceux-ci interviennent également à l’arrivée des éventails de Chine dont une partie est laissée vierge, afin d’y réaliser le décor souhaité par l’acheteur.

L’intérêt pour les éventails d’exportation chinois connaît un regain d’engouement au 19ème siècle avec l’apparition des éventails très colorés, aux incrustations d’ivoire, dits «aux mille visages». Parallèlement, en France, la mode des chinoiseries connaît un renouveau qui trouve un terrain d’amusement dans l’éventail.

A L’exposition « Un brin de panache, éventails de Chine » permet de découvrir ces productions à travers une sélection d’éventails provenant du musée de la Compagnie des Indes et de collections privées.